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Ragnatele
27 décembre 2009

Bologna, Stazione di Bologna

[Annonce officielle : suite à plusieurs réclamations, je change de couleur. J'espère cette fois, que la lecture en sera plus aisée...Sachez cependant qu'il s'agit d'un sacrifice.]

Retour en France. Plus exactement épopée.
On commence par un train doté de 320 places, départ Milan Centrale 11h10 arrivée Nice Ville 16h10, le 24 décembre. On commence donc par un train inexistant.
Pendant deux mois, multiplication de vaines tentatives pour l'acheter. En France : " Ah non, on ne peut pas vous le vendre, les italiens n'ont pas encore leurs horaires d'hiver. "
13 décembre.
" Si, si, les horaires d'hiver sont passées mais maintenant, ils bloquent pour laisser plus de places aux italiens."
En Italie : " Il faut attendre les horaires d'hiver."
13 décembre.
"Oui, il y a bien les horaires d'hiver mais il y a un problème avec les trains internationaux, donc il faut attendre encore en espérant que ça se débloque. Nous on peut seulement vous vendre un billet jusqu'à la frontière."

Un courageux parisien d'adoption a fait le voyage pour visiter l'Italie au début des vacances de Noël, afin de rentrer ensemble en France pour les fêtes.
Paris-Bologne = 22 heures de trajet.
Neige.
Plus de 6 heures de retard.

On s'est dit qu'on allait pas prendre trop de risques pour le retour.
23 décembre, deux billets Bologne-Milan, puis Milan-Ventimiglia, puis Ventimiglia-gare minuscule de correspondance, puis gare minuscule de correspondance-Nice. Naturellement, Trenitalia ne peut nous vendre le voyage que jusqu'à Ventimiglia  vu qu'il y a toujours ce problème de frontière.
Les correspondances sont suffisamment larges pour être attrapées, on perd un jour de séjour mais tant pis, la neige ne fond pas, le trafic est fortement perturbé, soyons responsables.

23 décembre, 5h30 du matin, réveil qui sonne. Préparatifs, rapide coup d'éponge, on arrête le chauffage, on prend le bus. 7h20 Stazione di Bologna. Il treno ... in partenza per Milano : 65min de retard.
Bon. Au regard des 250 minutes annoncées pour le train qui partait à 4h12 du matin et qui n'est toujours pas parti, on s'estime heureux et on attend.
J'en profite pour lui faire faire la visite commémorative et lui montre la plaque et les morceaux de murs arrachés par l'attentat terroriste qui a secoué l'Italie (et l'Europe) de 1980.
La salle d'attente est bondée, les gens se bousculent devant les écrans et l'agent de renseignement, les valises se mélangent aux clochards qui sont venus se réchauffer et qui dorment allongés entre les chaises en plastique multicolore de l'espace enfant.
Une femme réclame le silence pour que l'on puisse entendre les annonces.

Le retard s'accumule. On prévient les parents. Je m'endors. 75min de retard. Il s'endort. 115min. Les trains pour Milan se succèdent sur le panneau d'affichage et finissent tous au même point : "CANC". Cancellato. Annulé. Le notre n'y coupe pas.

Trouver une autre solution s'impose. Évidement, le WIFI de la gare ne marche pas, évidement il est inutile d'envisager l'avion (en moyenne 600 euros l'aller, jusqu'à Paris seulement).
Reste la voiture de location. "Nolleggio Macchina".
Commence alors un grand triangle téléphonique entre nos mères respectives pour avoir des infos. Une réservation à distance est faite auprès d'Europcar. Il s'agit maintenant de trouver l'agence. Après deux rues qui n'existaient pas, nous atteignons l'agence, en patinant sur les plaques de neige verglacée qui fondent doucement sous le soleil qui a finit par pointer son nez.
[le train de 4h12 a atteint 370 min de retard]
A l'agence, on nous dit que la réservation a été effectuée trop peu de temps auparavant et qu'il faut attendre 12h30. Pas de problème, on attend. "Mais on ne peut pas garantir qu'on aura une voiture, parce qu'on est pris d'assaut. Allez voir les concurrents."

Direction Budget. Il faut ramener la voiture à Bologne.
Un moment de fol espoir apparait avec Hertz. On remplit les papiers, on sait qu'on aura une panda, on enregistre le permis, on se renseigne pour l'assurance, la franchise et...
" 1985...24 anni...Meno di 25..." Vive le calcul mental.
Conducteur de moins de 25 ans. 15 euros par jour supplémentaires. Façon on n'a pas le choix.
Et puis...l'assurance ne vous couvre pas. Du tout. Traverser l'Italie sous la neige, le brouillard et le verglas sans assurance. On croit aux miracles de Noël mais bon.
"Si j'étais vous, je ne prendrais pas le risque". Merci du conseil.
La dame de l'agence voit notre mine inquiète et dépitée.
"E perché non prendete il treno? "

...

Retour à la case Europcar histoire de voir si chez eux aussi, avoir moins de 25 ans pose problème. Et là...Avant même que j'ai pu dire un mot : "patente ? "

Et c'était bon. Un supplément pour le moins de 25 ans mais pas de problème pour l'assurance. Et nous voilà parti dans une FIAT 500 intérieur cuir, azzurra.

On sourit bêtement de soulagement et aussi parce que la voiture nous plait beaucoup.

PC230119

***

On manque de se perdre dans Bologne pour faire demi-tour et se faire rembourser les billets de train. A l'assistance clientèle on me propose un car pour Paris qui part à 22h. Bizarrement, la fille semble trouver notre solution de voiture de location bien plus pratique...Après avoir laissé mon chauffeur faire le manège autour du rond point du dépose-minute pendant plus d'une demi-heure, nous voilà enfin partis. Direction Tangenziale Modena nord-Milano.

On s'extasie sur notre voiture, on branche le MP3 à la prise USB, on trie la musique, on vide nos bouteilles d'eau pour nettoyer le pare-brise, on rigole bien...et on se trompe de sortie. XD.

On récupère finalement la direction Milan (avec 150 km dans la vue) et après un moment de frayeur intense pendant lequel non seulement on s'est vu obligé de dormir à San Remo(où il fallait déposer la voiture) parce qu'on y arriverait pas avant la fermeture de l'agence mais en plus où le panneau Genova avait disparu pour laisser place seulement à Bologna..., tout est à peu près rentré dans l'ordre, grâce à nos co-pilotes et assistants maternels.

[Inutile de préciser que la facture de portable va atteindre des sommets.]

On continue notre route, admirant le paysage et essayant de ne pas perdre trop de temps.

PC230121

***

PC230126

***

On prend des forces à l'Autogrill et on se prévoit un petit soutien pour la fin du voyage.

PC230130

***

On apprend finalement qu'à San Remo, on doit garer la voiture alla Piazza del Mare et laisser les clefs dans la boite aux lettres de l'agence.

Après quelques embouteillages, un camion qui a glissé et un accident qu'on n'a pas vu, on arrive enfin à San Remo sous une pluie battante où nous attendait le père de mon chauffeur et une mauvaise nouvelle : la Piazza del Mare, non esiste.

En version résumé, on a fait 5 fois le tour de San Remo, demandé à 10 personnes, on s'est perdu dans la conception toute relative de la priorité italienne pour enfin découvrir approximativement (à 200m près) le PiazzaLE del Mare (ce qui, pour les italiens, n'a rien à voir avec une place) et trouver la rue de l'agence.

Après avoir garé la voiture, on se lance donc à la recherche du n°19 de la via dei Nuvoloni pour constater qu'il n'y a pas d'agence Europcar. Après leger mouvement de panique, on trouve finalement sur le contrat la mention d'une agence de voyage dans la vitrine de laquelle on aperçoit en effet la pancarte Europcar.

Et là, l'aventure touche à sa fin et...

Pas de boîte aux lettres.

Ce n'est plus de la panique mais de l'exaspération. On sonne au n°19, une chance incroyable nous fait tomber sur un français qui accepte de nous ouvrir pour rentrer dans l'immeuble tout en nous souhaitant bon courage.

Bon courage car la boite aux lettres de l'agence se trouve bel et bien dans l'immeuble mais dans la loge du gardien, fermée à clefs. Derrière les vitres, nous narguent une rangée de boîtes aux lettres. En désespoir de cause, et en état de profond désespoir tout court, on enroule la clef dans une feuille de carnet arrachée, qu'on met dans une pochette plastique accompagnée d'un mot expliquant vaguement nos mésaventures et laissant numéro de téléphone pour qu'on décrive l'endroit où se trouve la voiture. Parce qu'on osait pas l'écrire directement : si quelqu'un trouvait la clef et l'adresse, au-revoir la voiture...On glisse le tout par la petite vitre coulissante en haut de la loge.

On repart enfin en direction de Grasse, pour un repos bien mérité, quoique quelque peu stressés à l'idée que quelque chose arrive aux clefs...

Le lendemain matin, 9h, le portable italien sonne. "Buongiorno, sono l'agenzia Europcar, abbiamo trovato le chiavi, grazie..." J'explique là où est la voiture, c'est parfait, on se remercie mutuellement, se souhaite de bonnes fêtes et je raccroche. Dans le noir, un sourire. Soulagement définitif.

***

P1010001

***

Cet article est long. Trop long. Alors imaginez le voyage...

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Commentaires
H
Félicitations, j'ai l'honneur de vous annoncez que vous êtes admis dans la Société Anonyme des Chats Noirs français qui tentent de passer la frontière !<br /> <br /> Nous on avait pas pensé à la voiture de location pour rentrer... d'un autre côté Rome-Marseille en voiture, en étant la seule conductrice, et avec la neige/pluie/verglas/tunnels, je sais pas si je m'en serais senti capable!<br /> <br /> Et tu sais, y'a un Eurolines qui fait Marseille-Bologne (pour venir chez toi si je me réconcilie avec le bus...) <br /> <br /> D'ailleurs c'est bizarre l'histoire de frontière, y'a un TER qui fait Nice-Vintimille régulier qui existe (mais bon avec la neige... ça les as perturbé à la SNCF/Trenitalia)<br /> <br /> Vous avez mis combien de temps au final? Et le parisien, il a apprécié l'Italie j'espère XD
B
passionnant! tu es sûre que tu n'avais pas emmené notre ami HPR ?(demande à ta mère, c'est un spécialiste, sauf que lui n'aurait pas eu la solution de la voiture de location)<br /> bises<br /> Babé
Ragnatele
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